Les Bois Enchantés
Les forêts sont des lieux de rencontre des mondes végétal, animal et spirituel
Un natif des Cantons de l’est, au Québec, Luc Martineau a été au service de la justice durant toute sa vie adulte. Comme juge de la Cour fédérale, pendant quelque vingt ans, il a sillonné le Canada et décidé nombre d’affaires d’envergure nationale.
Auparavant, il pratiquait à Montréal comme avocat, enseignait et agissait comme arbitre et médiateur. En août 2021, il a pris sa retraite comme juge. Il a maintenant tout loisir pour se consacrer à sa passion de toujours: la peinture.
Si le juge à la retraite vient d’une lignée de juristes, la peinture fait également partie du bagage génétique familial. Sa grand-mère (née Lucienne Lemieux) s’était mise à peindre à 65 ans, se taillant une certaine notoriété comme paysagiste, portraitiste, peintre de genre et peintre religieux (David Karel, Dictionnaire des artistes de langue française en Amérique du Nord, Musée du Québec, presses de l’Université Laval, 1992). C’était un terreau fertile. Très jeune, il s’applique au dessin; plus tard, ce seront caricatures et aquarelles. Mais la peinture deviendra son médium de prédilection.
Les forêts sont des lieux de rencontre des mondes végétal, animal et spirituel
Black, red and blue », c’est souvent ainsi que je me sens en écoutant du Blues ou du Jazz. Et c’est ce que je cherche à traduire dans cette série
Enfant, j’étais convaincu de voler. Faut-il se surprendre, s’il y a beaucoup d’ ailes et d’oiseaux dans ma peinture?
Oh ! Comme j’aime ce vaste pays : ses forêts d’été et d’automne, les crues printanières et le froid hivernal gelant nos belles rivières… Et les vagues de la mer se fracassant sur les rochers!
Pour nous -mortels voyageurs de ce vaste monde inachevé- il n’y a qu’un seul pays à construire : celui du le cœur.
J’ai voulu rendre hommage, à ma manière, aux peintres automatistes avec la série intitulée « On était en 67 ». Il y a également cette idée de relève de la garde accompagnant la Révolution tranquille et Expo 67.
Le vide sidéral fait peur. Humains ou animaux, nous cherchons des repères qui permettront au corps de s’orienter dans l’espace. Et si on remplaçait les points cardinaux et les éléments naturels par des couleurs?
Qui sommes-nous et où allons-nous? C’est la seule question interpellant la race humaine –le grand œuvre de vivre et mourir comme des êtres libres.
C’est le vent de l’oubli qui recompose le monde. Il y a des jours où tout est blanc et noir. Seulement des taches informes et des masses de couleur s’animant comme des frères dans le vide.
Si l’enfant voit des spectres, au cœur de la nuit obscure, il y a heureusement la lumière de l’âme, cette boussole sûre. Les émotions et le ressenti du corps conduisent ma main lorsque je peins un tableau.
Qui sommes-nous et où allons-nous?
Il fut un temps immémorial où la terre était un jardin luxuriant peuplé de milliards de végétaux et de milliers de forêts magnifiques
Un aperçu de ma plus récente production!
Dans les années quatre-vingt, le jeune avocat se met à la peinture à l’huile. En 2002, toute la famille déménage à Ottawa. Le travail de juge crée une nouvelle énergie; un autre type de stress également. Tous ces moments libres, le juge Martineau les consacre à la peinture. Autour de 2005, il se convertit à l’acrylique. L’automatisme et l’expressionnisme se sont maintenant combinés pour donner un élan original à son art. Des toiles du juge à la retraite, qui vit aujourd’hui à Montréal, se retrouvent dans des collections privées. Il compte bientôt participer à des expositions solos ou collectives.